Maxime Obadia

LE THORAX :

Son architecture osseuse est constituée de 12 vertèbres, dites dorsales, d’où partent les côtes droites et gauches, pour se terminer devant au niveau du sternum. On distingue 3 fausses côtes et 2 côtes flottantes de chaque côté.

Sa partie supérieure est complétée par les clavicules et les omoplates, où s’insèrent de nombreux muscles essentiels au bon fonctionnement des épaules (coiffe des rotateurs)

Entre ces côtes, s’insèrent les muscles intercostaux, qui ont un rôle dans l’inspiration et l’expiration, mais aussi au niveau postural, puisqu’ils permettent les mouvements de rotation du tronc.

Le diaphragme, quant à lui, est un muscle squelettique qui a une forme de parachute ouvert, avec une partie antérieure horizontale, et une partie postérieure verticale.

Il livre passage au niveau de 3 orifices à :

1)l’aorte (fibreux inextensible) à hauteur de D12, qui devient alors l’aorte abdominale pour donner le tronc coeliaque

2)la Veine Cave Inférieure à hauteur de D9

3)l’œsophage

Il est formé de 2 coupoles, la droite étant plus haute en raison du foie, la gauche est reliée à l’estomac par le ligament gastro-phrénique.

Il limite la sphère pulmonaire (au niveau de la plèvre pariétale) de l’abdomen, et a des propriétés inspiratoires essentiellement (l’inspiration se faisant selon 2 phases, thoracique et abdominale). Il se termine sur la colonne lombaire et la dernière dorsale (D12) au niveau des piliers, qui sont 2 expansions tendineuses, le droit est plus puissant, et se termine plus bas (L4) que le gauche (L3).

Ils vont :

  • «tirer» le diaphragme vers le bas pour laisser rentrer l’air dans les poumons en arrière, sa dysfonction peut entraîner des troubles à type de Broncho-Pneumopathies Chroniques Obstructives (BPCO).
  • Entourer l’œsophage à la manière d’un lasso en avant, sa contraction excessive pouvant ainsi gêner l’ouverture de la Jonction Oeso-Gastrique (JOG), pour le passage des aliments, et ainsi créer une éventuelle hernie hiatale, à l’origine de Reflux Gastro-Oesophagien, avec brûlures rétro-sternales, mauvaise haleine, dysphonie, sensation de corps étranger dans le pharynx…

Dans sa partie inférieure et postérieure, notons la présence des reins qui sont accolés à la colonne vertébrale, entre D11 et L3, et qui sont en situation rétro-péritonéale. Le droit est plus bas à cause du foie.

Une limitation de mobilité du thorax est fréquente, car, comme on l’a vu, c’est une zone en lien directe avec la respiration, et que le mode de vie contemporain, à un rythme effréné, avec les nouvelles technologies, les contraintes de la vie privée, nous amène à vivre « à cent à l’heure », et peut avoir un réel impact psychologique, c’est le psycho-somatique.

A l’inverse, on peut penser qu’une porte d’entrée psychologique (mal-être, tensions dans la vie privée familiale ou professionnelle, pressions de l’employeur avec des objectifs difficiles à atteindre…) peut gêner la respiration, et créer des tensions physiques sur le diaphragme notamment. Ainsi, une porte d’entrée physique liée à un désordre postural (des mauvaises postures dans la journée, antécédents traumatiques qui font que certaines articulations se « désaxent ») peut créer du stress, et de la douleur : c’est le somato-psychique.

C’est pourquoi l’Ostéopathe apportera une attention toute particulière à cette région, en apprenant au patient à respirer, par le ventre ou le thorax, en faisant sortir ses émotions si possible, et en scrutant scrupuleusement chaque côte et les testant afin de déceler d’éventuelles « blocages » (elle peut soit être limitée vers le haut en « supériorité », soit être limitée vers le bas en « infériorité »).

En effet, c’est de cette région thoracique que dépend l’irrigation de tout l’organisme, par la présence du cœur, qui peut voir ses artères coronaires se boucher à terme. L’Ostéopathie préventive pourra déceler ces tensions et éviter des troubles plus graves plus tard.

Le cœur loge dans le médiastin, et fonctionne à la manière d’une pompe qui expulse le sang oxygéné (O2) venant des poumons et aspire le sang chargé en CO2 de la grande circulation.

Notons que certaines structures n’ont pas besoin d’être irriguer par voie sanguine pour fonctionner, c’est le cas du cartilage, à l’extrêmité des os, qui est une structure dite avasculaire, car il n’a pas besoin de sang pour fonctionner et assurer son métabolisme.

En effet, ses cellules en surface, les chondrocytes, se nourrissent par imbibition de la synovie en s’imprègnant de protéines telles que les Glycosaminoglycans. Cette nutrition en profondeur n’est permise que grâce à la mobilité articulaire, c’est ainsi que la surcharge pondérale, la sédentarité, les conditions de travail modernes, assis pendant plusieurs heures, induisent une usure précoce du cartilage, ou arthrose.

Des antécédents traumatiques, peuvent aussi engendrer de l’arthrose, souvent des années après, car les articulations ayant compensé pendant longtemps, ne travaillant plus dans des axes physiologiques, des décalages posturaux post-traumatiques se sont progressivement installés, et ont modifié le « schéma corporel ». Certaines zones des cartilages ont ainsi subi une hyperpression, tandis que d’autres n’ont pas pu s’imprégner de leur synovie.

On comprend mieux alors l’intérêt de consulter un Ostéopathe régulièrement en prévention, en moyenne minimum 3 fois par an, certains patients disent aimer consulter une fois par saison.

Ainsi, nous pouvons affirmer que les manipulations d’Ostéopathie préviennent les phénomènes dégénératifs de l’arthrose, même si pour la plupart des auteurs, l’érosion du cartilage est liée au vieillissement normal, physiologique de l’articulation.

Ainsi, l’arthrose altère le liquide synovial qui devient plus rare, et de moins bonne qualité.

Une néo-vascularisation finira par se créer à terme, comme si le cartilage venait « puiser » dans les nutriments du sang, pour acheminer des médiateurs chimiques locaux sur un foyer inflammatoire, mais aussi pour éliminer les déchets métaboliques.

Se créent ainsi des véritables « autoroutes », une sorte de micro-réseau artério-veineux, pour le dépôt de protéines de l’inflammation, telles que les facteurs de croissance (TGF), les cytokines, interleukines, prostaglandines… pour la diapédèse permettant leur libération capillaire.

Un œdème, ou épanchement, à l’origine de douleurs nocturnes voire matinales, peut se manifester, la raideur est aussi un signe fréquent.

Des signes radiologiques sont aussi évocateurs, nous permettant de connaître le stade de l’arthrose avec des lacunes sous-chondrales       ( géodes), un pincement de l’interligne ( avec ostéocondensations ou « liseré blanc »), des déformations osseuses (ostéophytes, ou « becs de perroquet »)…

Notons que d’autres structures sont aussi avasculaires, telles que la partie centrale des disques intervertébraux, la partie interne des ménisques des genoux….