Maxime Obadia

LE BASSIN :

En forme d’entonnoir, il est composé au niveau osseux du sacrum (et coccyx), véritable socle de la colonne vertébrale, qui lui-même s’articule avec les 2 os iliaques, qui fonctionnent en « roue dentée » (rotation externe/antéversion/ascension des EIPS d’un ou des 2 iliums, et à l’inverse rotation interne/rétroversion/abaissement des EIPS uni- ou bilatérale).

Inutile de dire l’importance en biomécanique de cette région, de par sa situation. C’est à travers lui que passent les lignes de forces descendantes liées à la pesanteur et ascendantes liées à la réaction au sol. En effet, il fait le lien avec les membres inférieurs au niveau des hanches.

Véritable plancher pelvien, il contient le périnée, qui a la forme d’un hamac.

Entre les ischions en arrière (os sur lesquels on s ’assoit), et le pubis en avant, se trouvent les trous obturateurs, où passe une partie des muscles dits pelvi-trochantériens, au nombre de 6.

Il est étroit chez l’homme, évasé chez la femme, c’est la zone de la reproduction.

Chez l’homme, il contient la prostate, qui est située sous la vessie, devant le rectum, et derrière la symphyse pubienne. C’est une glande sexuelle qui fabrique les spermatozoïdes (20%) avec les vésicules séminales (80%), et rejoint l’urètre par les canaux éjaculateurs.

A la différence de la femme, l’urètre a une double fonction chez l’homme, d’élimination des urines et d’expulsion du sperme.

Chez la femme, le bassin contient :

1)Les ovaires, qui ont une situation particulière, car ils sont considérés comme intrapéritonéaux, situés dans la cavité péritonéale entre les 2 feuillets viscéral et pariétal mais ne sont pas recouverts de péritoine sauf sur leur bord ventral et supérieur, par l’intermédiaire du mésovarium.

Ils ont la taille d’une olive, et ont pour rôle principal de synthétiser les ovocytes.

L’ovaire est situé derrière l’utérus et est maintenu par 3 ligaments :

a) en avant à l’utérus, par le ligament utéro-ovarien ou ligament propre de l’ovaire.

b) en arrière à la colonne lombaire, par le ligament lombo-ovarien ou ligament suspenseur de l’ovaire, qui lui permet en quasi-totalité sa vascularisation par l’artère ovarienne (96%), qui naît de l’aorte abdominale au niveau du disque intervetébral L2/L3.

c) latéralement, à la trompe par le ligament infundibulo-ovarien.

Ils sont suspendus aux trompes, qui elles, sont sous-péritonéales, recouvertes de péritoine, enveloppées par leur mésosalpinx (partie supérieure des ligaments larges).

Ils sont situés hauts, devant les uretères chez la femme nullipare ( qui n’a jamais accouché), et sont situés plus bas , para-rectal chez la femme ayant déjà accouché ( primipare, si un accouchement  ou multipare, si plusieurs accouchements)

2)L’utérus, et plus précisément son corps, repose sur la vessie au niveau du cul-de-sac vésico-utérin, quand il est positionné en antéversion qu’on retrouve chez 75% des femmes, et peut entraîner des troubles de la miction, à type d’incontinence urinaire.

Il peut être retrouvé en rétroversion chez 25% des femmes, l’utérus repose alors sur le rectum au niveau du le cul-de-sac de Douglas, et peut entraîner à terme des troubles du transit à type constipations. Cette rétroversion peut aussi être à l’origine de douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunie).

Rappelons que l’antéversion est l’angle que forme l’utérus avec l’axe du vagin, il est en moyenne de 90 degrés, alors que l’antéflexion est l’angle que forme l’utérus avec le col utérin, il est en moyenne de 170 degrés.

Il est composé :

1)d’une muqueuse, l’endomètre qui s’effrite et provoque les saignements lors des menstruations.

Cette muqueuse peut anormalement migrer vers les ovaires, la vessie, le rectum, le péritoine, voire les reins, et provoquer ce qu’on appelle l’endométriose externe, ou bien migrer sur le muscle utérin, et provoquer l’endométriose interne, appelée encore adénomiose). En biomécanique, on pense que ces migrations tissulaires seraient dues à des adhérences entre les tissus, qui, au long terme, créent des tissus ectopiques, avec des cellules qui se différencient en celles du tissu sur lequel il est accolé.

2)d’un muscle, le myomètre.

3) de moyens de fixité, l’utérus est sous-péritonéal et fixé au bassin osseux par :

a) en avant les ligaments pubo-vésico-utérins et les ligaments ronds

b) en arrière les ligaments utéro-sacrés

c) latéralement les lames SacroRectoGénitoVésicoPubiennes (LSRGVP) d’arrière en avant

d)transversalement les ligaments larges, tendus des bords latéraux de l’utérus au péritoine pelvien latéral. Ils contiennent tous les vaisseaux, nerfs pour l’utérus, ainsi que l’uretère.

Les ligaments larges sont constitués de 2 parties :

  • supérieure, c’est le mésomètre, et ses 3 replis péritonéaux, appelés ailerons. Il est constitué du mésosalpinx entre l’utérus et la trompe (aileron supérieur), en dessous, nous avons en arrière le mésovarium entre l’utérus et l’ovaire (aileron postérieur), et en avant le méso funiculaire qui contient le ligament rond (aileron antérieur).
  • inférieure, c’est le paramètre, appelé aussi ligament de Mackenrodt, qui est traversé par l’artère utérine venant de l’artère iliaque interne, puis en dessous par le paracervix qui relie le col utérin à la paroi pariétale latérale. Entre le paramètre et le paracervix au niveau du col, passe l’uretère.

Il contient aussi une partie de l’appareil urinaire, la vessie, sous-péritonéale, qui reçoit les uretères et est à l’origine de l’urètre, et qui est capable de stocker entre 300 ml et 600 ml d’urines chez l’adulte.

Le passage d’un nerf retient particulièrement notre attention, puisqu’il est souvent à l’origine de douleurs qui touchent plus les hommes, c’est le nerf pudendal, ou nerf honteux interne, qui passe dans le canal d’Alcock entre le ligament sacro-tubéral (anciennement grand ligament sacrosciatique) et le muscle obturateur interne.

Sa compression des douleurs irradiant au niveau de l’anus, des testicules chez l’homme ou des grandes lèvres chez la femme, avec sensations de décharges électriques, fourmillements, picotements.

L’Ostéopathe pourra soulager les patients souffrant de pudendalgie, en travaillant notamment la mobilité du bassin (sacrum, ilium) et de la hanche (articulation coxo-fémorale), générant un relâchement musculaire périnéal réflexe engendrant une décompression nerveuse.

Au niveau musculaire, notons la présence des muscles Psoas.

Ils sont au nombre de 2, droit et gauche, et situés derrière la paroi musculaire abdominale antérieure.

Le muscle psoas est constitué de 2 faisceaux, un profond apposé devant la colonne vertébrale, et un superficiel, pour rejoindre le muscle iliaque et former le muscles psoas iliaque sur le petit trochanter du fémur.

Même s’ils ne s’insèrent pas sur le bassin osseux, puisqu’ils relient les lombaires aux hanches, on leur confère un rôle biomécanique considérable, sans lesquels la marche serait impossible.

En effet, ils doivent à eux seuls contrecarrer l’action des muscles antagonistes que sont les érecteurs du rachis, les Carrés des lombes, les Ilio-costaux, et les Grands Dorsaux principalement (sans compter les muscles profonds spinaux, interépineux, transversaires-épineux…). Notons qu’ils n’ont pas la même action en chaîne ouverte qu’en chaîne fermée.

On les appelle aussi les « muscles poubelle », car ils emmagasinent tous les déchets métaboliques des membres inférieurs par les veines fémorales pour rejoindre les veines iliaques et finir dans les veines caves inférieures en direction de l’oreillette (atrium) droite cardiaque.

Au niveau des nerfs, il contient le plexus sacré, qui est composé de plusieurs contingents, le nerf sciatique étant le connu et le plus gros de l’organisme. Il est situé dans la fesse et correspond à la réunion de nerfs sortants des 2 dernières vertèbres lombaires et des trous sacrés. Mixte, c’est-à-dire véhiculant à la fois la sensibilité des membres inférieurs en faisant remonter l’information tactile au cerveau (froid, chaud…), il est aussi moteur, apportant aux muscles des membres inférieurs (ischios-jambiers derrière les cuisses, mollets, jambiers antérieur, postérieur) l’énergie nécessaire à leur contraction.

Au niveau végétatif, notons la présence des nerfs splanchniques parasympathiques, qui sont issus des 2ème, 3ème et 4ème nerfs sacrés , pour rejoindre les plexus hypogastriques inférieurs, à destination des viscères pelviens.