Maxime Obadia

LA TETE :

On sépare classiquement le crâne en 2 parties :

  • La voûte crânienne, membraneuse, qui contient le cerveau (comprenant l’encéphale et ses glandes, hypophyse, épiphyse, hypothalamus, et thalamus. Ce dernier agit comme un « standard téléphonique » recevant tous les appels contenant les informations venant de la moelle épinière via le tronc cérébral pour les dispatcher aux différents noyaux gris.

Il atteindra 80% de son volume définitif vers l’âge de 3 ans, d’où l’importance de consulter trimestriellement dès la naissance jusqu’à 3 ans. C’est une période pendant laquelle le crâne est facilement manipulable de par sa plasticité qui lui a permis en se déformant de passer à travers le petit bassin de la maman lors de l’accouchement.

Les contractions utérines vont appuyer sur le crâne, surtout lorsque la présentation s’effectue par le sommet (environ 2 accouchements sur 3) lors de la délivrance.

  • La base crânienne, qui le met en relation avec le cou, au niveau de la 1ère cervicale, appelée Atlas, et d’où sortent les 12 paires de nerfs crâniens (pour 11 trous) qui véhiculent notamment nos 5 sens.
  • La face, qui contient 6 os fixes de chaque côté, le maxillaire, le malaire, l’os propre du nez, le cornet inférieur, le palatin, le vomer et l’unguis. On dit que ces os sont les soldats de 1ère ligne, car ils affrontent en 1er les agressions extérieures. Elle est composée de cavités, les fosses nasales, les sinus, maxillaires, frontaux, ethmoïdaux et sphénoïdaux, qui sont des cavités dans lesquelles circule le mucus. Elles doivent être bien dégagées, aérées, car un mucus qui stagne est la porte ouverte aux infections virales ou bactériennes. L’Ostéopathe pourra vous prodiguer des soins permettant de dégager ces cavités.

Au niveau ORL, des pressions permanentes sur ces os peuvent s’accumuler et créer des inflammations, cette fois d’origine mécanique, au niveau des cavités que sont les orbites ( créant ainsi des conjonctivites) ou les oreilles (otites).

Chez l’adulte, le crâne est constitué de 22 os, qui se sont ossifiés au cours de la croissance, les zones frontières entre ces os s’appellent les sutures, qui sont les vestiges des fontanelles du nourrisson. Elles sont taillées en biseaux, c’est-à-dire qu’un os crânien va s’emboîter avec un autre os, soit en étant recouvert par celui-ci, soit en le recouvrant. Cela aura une importance considérable dans les manipulations d’Ostéopathie.

L’Ostéopathe travaillera systématiquement l’os sphénoïde car c’est la clé de voûte du crâne, c’est-à-dire que c’est le seul os sur lequel reposent et s’articulent tous les os du crâne, il est palpable au niveau des tempes, au niveau des grandes ailes du sphénoïde, ( les petites ailes ne sont pas palpables car elles font parties de l’orbite, l’espace entre les grandes et les petites ailes délimitent ce qu’on appelle la fente sphénoïdale, appelée aussi fissure orbitaire supérieure où passent les nerfs III IV V1 ET VI). Enfin, l’os sphénoïde est palpable dans la bouche, derrière les dernière molaires au niveau des apophyses ptérygoïdes. (la bouche de l’adulte contient 32 dents en comptant les 4 dents de sagesse)

Chez le nourrisson, les fontanelles sont au nombre de 6, la postérieure, ou lambdatique, en forme en triangle se ferme autour de 3 mois, et l’antérieure, dite bregmatique, au niveau de la voûte, se ferme entre 18 et 36 mois (zone où l’on sent les battements de la circulation sanguine)

Au niveau de la base du crâne, la fontanelle occipito-sphénoïdale se fermera à l’âge adulte autour de 20 ans !

Lors de consultations du nourrisson, elles constituent des zones très importantes en Ostéopathie car elles sont soumises à des forces de pression qui conditionneront la bonne expansion cérébrale, mais aussi la bonne vascularisation des 3 méninges, et une circulation homogène du liquide cérébro-rachidien (LCR).

Elles nous donnent des indications sur le futur bon développement du nourrisson, afin de prévenir d’éventuelles déformations (craniosténose, microcéphalie), une déshydratation (fontanelles creuses), voire, dans des cas rares, une méningite ou une hypertension crânienne (fontanelles bombées).

  • La mâchoire, composée des 2 Articulations Temporo-Mandibulaires (ATM) droite et gauche, est une articulation reliant la mandibule qui est suspendue à l’os temporal auquel elle est suspendue.

Entre les 2 os, se trouve un ménisque, ou disque qui assure la congruence articulaire entre une surface ronde convexe, et une surface creuse concave.

Les ménisques permettent d’amortir les chocs lors de bruxismes chez les personnes qui grincent des dents surtout la nuit ou lors de clenching chez les personnes qui claquent des dents. Ils évitent ainsi les frottements, mais finissent par s’user avec l’âge. Ils peuvent se luxer lors d’ouverture non physiologique de la bouche, lors d’un baillement prolongé par exemple, l’Ostéopathe pourra ainsi réduire la luxation en urgence au cabinet.

Les ATM sont des articulations de type diarthrose avec une capsule et du cartilage baignant dans une synovie. Elles sont maintenues par des ligaments et leur mobilité est assurée par les muscles masticateurs, au nombre de 6 de chaque côté, les masséters et temporaux en externe, les ptérygoïdiens, médial et latéral en interne, et les muscles sus- et sous-hyoïdiens. Ils permettent les mouvements :

1)de rétropulsion vers l’arrière (la déformation quand elle est trop rétropulsée s’appelle le rétrognathisme) et propulsion vers l’avant (la déformation quand elle est trop propulsée s’appelle le prognathisme)

2)d’abaissement (ouverture) et d’élévation (fermeture)

3) de diduction (latéralité droite et gauche)

Elles peuvent souffrir lors de port d’implants trop lourds par exemple, et générer dans le temps une malocclusion pouvant créer le fameux syndrôme de SADAM.

Il associe une fonte musculaire des masséters et temporaux, une irritation des nerfs trijumeau (V) et facial (VII) pouvant créer des brûlures de la face, des craquements permanents, mais aussi des troubles de l’audition, des acouphènes à type de bourdonnements ou de sifflements aigüs, et des crises de vertiges positionnels paroxystiques bénins (VPPB), puisque la mandibule est au contact de l’oreille moyenne par sa branche montante, et pouvant ainsi la comprimer. A ne pas confondre avec les vertiges liés aux cristaux de calcium, ou otolithes qui baignent dans l’endolymphe, et qui peuvent boucher un des 3 canaux semi-circulaires dans le vestibule de l’oreille interne.

En Ostéopathie, on retrouve très fréquemment des tensions dans cette zone, souvent d’origine anxiogène, mais aussi conséquentes à un traitement dentaire lourd (prothèses,implants, inlay, onlay, bridges, couronnes, extractions…)

Il existe des techniques manuelles afin de décompresser l’ATM, notamment intra-buccales, très efficaces aussi pour désengorger les sinus, lors de troubles ORL (sinusite, otite, conjonctivite…)